AvisThriller : A mains Nues de Paola BARBATO (Ed. Denoël, Coll. Sueurs Froides )

Bonjour mes Lecteurs,

 

Ce thriller que je vous présente apparait comme une brutalité sans nom. Un électrochoc pour un coup de coeur dans votre petit monde parfait.

 

Tout commence par une soirée où Davide et ses potes s'amusent, fument de la beuh, boivent un peu trop et refont le monde à leur petit niveau. Bref, une vie belle et insouciante qui s'annonce sans l'ombre d'un nuage à l'horizon.

 

Oui mais voilà que Davide se fait kidnapper. La brutalité de ce qui suit ne le quittera plus jamais. Pour survivre au pire, il va devoir tuer.

A mains nues.

Sans état d'âme.

Plus facile à dire qu'à faire, mais poussé par son instinct, il s'y soumettra.

Plus d'une fois.

 

Parce qu'à l'origine, il devait mourir ce soir là, il n'était pas destiné à survivre et encore moins à vivre la vie toute programmée pour lui, le gosse de riche.

 

Son kidnappeur l'entrainera à devenir le meilleur qui soit dans sa catégorie, Minuto va le prendre sous son aile et en faire un chien de combat ultra performant.

Oui, vous avez bien lu, cette organisation secrète dans laquelle se retrouve Davide - rebaptisé Batiza - organise des combats de chiens pour de riches parieurs.

Les chiens étant des humains, c'est là toute la particularité.

 

Au fils des mois et des années, sous la houlette de Minuto, Batiza va se transformer en une vraie machine à tuer. Il va même se payer le luxe d'y mettre les formes, de décider de quelle manière cela doit être fait.

Il va prendre du plaisir à tuer.

Il va aimer cela. 

 

On assiste ici au syndrome de Stockholm et à sa grande complexité de compréhension, de savoir comment les gens sont conditionnés lorsqu'ils n'ont plus leurs repères d'humanité. 

 

Transformer un agneau en loup ? Le dresser de manière brutale et violente pour en faire un objet de plaisir obéissant prêt à tuer ? Comment arriver à être aussi malléable à franchir la limite ? 

 

L'auteure a le don de nous transporter dans son histoire, de faire qu'on s'attache à Davide, à ressentir ce qu'il peut vivre au milieu de toute cette violence suggérée mais jamais montrée au delà du morbide. 

Pas besoin, le cerveau et l'imagination font le reste. C'est là toute la puissance de l'écriture.

Cette fascination pour toute cette violence, choquante, intense, qui transforme l'innocence d'un adolescent en adulte assassin. 

 

La fin, comme je les aime en apothéose, m'a laissé plus qu'un sourire. Je m'y suis reprise à deux fois à lire la dernière page tellement je n'arrivais pas à croire ce que je lisais. La surprise est totale.

Jusqu'au.

Dernier.

Mot.

 

Extrait : Oui, le pire était possible, le pire était là, se rapprochait à chaque pas. Le pire : le camion. Dans son esprit il hurla, se débattit, mais cette fois encore son corps agit seul. Il marchait comme un automate, tel un condamné à mort qui avance vers la potence.

Il ne survivrait pas une deuxième fois, pas une deuxième fois, pas une deuxième fois, non. Cette fois, l'Autre Homme le tuerait. Il était trop cassé, endolori, dévasté au plus profond de son âme pour pouvoir affronter un deuxième massacre.

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